ÉPISODE #12: Garanti sans cliffhanger pourri.

Oui, il fait froid. Ça se sait, ça se sent. Pour survivre à ces premiers frimas, deux alternatives s’offrent à vous. La première, plus classique requiert du feu de bois et l’antre d’un foyer prédisposé à en accueillir la combustion. Malheureusement, une très grande majorité des lecteurs d’un coin de pixel ne disposent pas d’un capital immobilier digne d’une telle installation bourgeoise (c’est Mr. Google qui nous l’a dit). Alors, optez plutôt pour la deuxième alternative qui consiste à rester dans son pieu et à laisser son laptop sur le bide pour profiter de la châleur de son processeur. La technique a le mérite de préserver des ressources naturelles tout en permettant de tester tous les jeux de la BWATE. Un coin de pixel, partenaire ludique de la réduction de votre empreinte écologique.

NSFL (Not Safe For Life)

OùKonJoue: jamshaker.com | KiKiafé: Alexis Moroz
Keske sé: ~20 minutes / Gratuit / Browser / Not safe for work / Fait saigner les yeux et le coeur
Via: oujevipo.fr
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Le moment est venu de réveiller le monstre qui sommeille en vous. Lentement, mais sûrement les limites de votre voyeurisme morbide et dégueulasse vont être repoussées. Internet est un vaste terrain de jeu et d’émerveillement qui cachent en certains de ses recoins des allées sombres jonchées d’atrocités. Qu’elles soient contraires à l’éthique, à la morale, ou que leur simple existence vous rappelle douloureusement que le monde qui vous entoure ne tourne pas forcément rond, les occasions numériques de malmener votre foi en l’humanité se trouvent à portée de clic.

Ce petit jeu transmédia ne cherche pas à vous y confronter. Bien au contraire il n’aura de cesse de vous rappeler que rien ne vous y oblige. Ainsi, ce n’est pas la légitimité de l’existence de ces espaces glauques et malsains qui est questionnée, mais plutôt la curiosité qui vous poussera à les explorer. NSFL interroge votre curiosité, celle qui pue. Alors, jusqu’où serez-vous prêts à vous égarer?

 

 

Bullet Baby

OùKonJoue: gamejolt.com | KiKiafé: Scimitri
Keske sé: ~20 minutes / Gratuit / Pc / Bullethell
BDCL12_bulletbabyLe bullet hell est un genre au nom très évocateur. Assailli par des vagues incessantes d’hostiles projectiles, je finis toujours par me retrouver dans un coin de l’écran en position foetale, psychologiquement submergé. Cet humiliant constat s’applique tout particulièrement aux rencontres avec les boss de fin de niveau. Véritables déluges de feu, de lasers et d’autres justifications esthétiques pour des patterns plus alambiqués et exigeants que ceux des ennemis basiques qu’on explose facilement en début de niveau. Ainsi, même si irrémédiablement je me ramasse à deux doigts du dénouement, j’ai au moins la dignité d’être parvenu à survivre jusqu’au gros méchant. Sauf que dans le cas de Bullet Baby, cette maigre satisfaction n’a pas été au rendez-vous. En effet, le jeu consiste uniquement à affronter des boss vicieux et sadiques qui n’ont éprouvé aucun remord à me massacrer. Un enfer, sans répit.

 

 

Omni

OùKonJoue: gm48.net | KiKiafé: BlessHayGaming
Keske sé: ~20 minutes / Gratuit / Pc / Omfg So Meta / Plateformer retort
Via: oujevipo.fr
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Ne vous fiez pas à ses petits airs innocents de plateformer pixelisé et épuré. Derrière cet apparat aux allures inoffensives se cache en réalité un bulldozer vrombissant. En effet, là où d’autres jeux mettent tout en oeuvre pour construire un environnement immersif , Omni lui se positionne comme un pur engin de démolition, du 4ème mur.

En effet, pour progresser le joueur devra déplacer la fenêtre du jeu sur son écran pour révéler l’entièreté des niveaux. À d’autres moments, il faudra utiliser les boutons d’agrandissement, de réduction et de fermeture de la fenêtre pour utiliser des capacités spéciales. Alors disons-le franchement, l’aspect plateformer du jeu est particulièrement mal foutu. Les contrôles sont abominables, la faute à une accélération et une inertie foireuses qui vous feront tomber dans le vide à de multiples reprises. Heureusement, le jeu n’est pas très punitif et ces quelques frustrations n’entravent en rien le plaisir de cette interaction originale et techniquement réussie.

 

 

Stagnant light

OùKonJoue: gamejolt.com | KiKiafé: Thomas De Mot/ Dreamwonder / François Rivoire / Alexandre Dewagnier / Felix Chamerois / Lucas Terryn / Mathieu Henot / Lucas Briffaud
Keske sé: ~10 minutes / Gratuit / Unity / Dans la mare, personne ne vous voit trembler
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Les bons jeux d’horreur sont ceux que l’on se réjouit de terminer. L’angoisse qu’ils plantent entre les parois de notre système digestif ne pouvant trouver son apaisante dissolution qu’à l’apparition de l’écran de fin. Plus les efforts à fournir pour surpasser le stress sont grands, plus la satisfaction d’y être parvenu est grande. Afin d’éviter un abandon précoce, il faut donc faire miroiter au joueur la probabilité d’un dénouement victorieux, à la mesure des efforts qu’il aura à fournir. En la matière, Stagnant Light jouit d’une justesse de fort bon aloi pour les pétochards peu téméraires dont je fais partie.

Tout d’abord, grâce à son environnement naturellement anxiogène. Une mare saumâtre dont les profondeurs troubles pullulent d’immondes prédateurs. Démuni, le joueur ne peut prétendre qu’à la fuite. Une seule erreur provoquera la mort de son avatar, tiré dans les abysses par de répugnantes tentacules. Franchement, quoi de plus flippant que les insondables profondeurs aquatiques desquelles on ne peut s’extirper?

Heureusement, le système de jeu jouit d’une clarté en radicale opposition avec le trouble de ses eaux. Chaque brasse de votre avatar provoque une onde. Si celle-ci parvient jusqu’aux oreilles de vos ennemis, ceux-ci se ruent sur vous. Un des moyens de leur échapper est dès lors d’agiter ses petits bras plus frénétiquement, en sprintant. Impossible cependant d’en abuser, car les ressources de votre avatar ne sont pas comparables à ceux d’une Laure Mamadou. C’est précisement en ce point où Stagnant Light brille par son intelligence. En maintenant la touche espace, le joueur se plonge dans les eaux, statique. Ce faisant il ne fait plus aucun bruit et augmente ses chances de ne pas être repéré. Par contre, la vision aquatique lui dévoile le véritable visage des menaces qui le pourchassent.

Ainsi, l’expérience de jeu oscille entre des moments de tension portés par une musique stressante servant à merveille la frénésie de la fuite, fréquemment entrecoupée par moments d’apnée où, le joueur retient son souffle en regardant immobile ses prédateurs se rapprocher dangereusement. Cette dualité dans les techniques d’évasion est tout simplement géniale. Comble du bonheur, une petite lumière sur les bords de l’écran fait office de repère afin de guider le joueur jusqu’au dénouement.

Stagnant Light est un vrai jeu d’horreur élégant, pas un de ces vulgaires machins bourrés de screamers qui n’ont pour seul but que de vous faire sursauter gratuitement toutes les deux minutes. Brillant.

 

Voilà, des chocobisous.