ÉPISODE #3 : On revient encore plus fort.

Point de boîte depuis belle lurette. Pour la peine, on va donc s’en farcir une plus grosse, enrichie en matière grasses, gonflée aux pixels conservateurs et enrobée de WTFesque à l’huile de palme. Rien de tel pour entamer sereinement les fêtes qui ne sauront que trop rapidement pointer leur bout de nez mielleux.

 

 

VIDEO GAME: THE GAME

OùKonJoue : gamejolt | KiKiafé : Wolve
Keske sé : 1 minutes / Gratuit / Flash / Débile WTFesque / Plein d’explosions
Pour : IndiesVsPewDiePie
BDCL#3_VideoGameTheGame
Une minute et un sourire, c’est tout ce que Video Game: The Game vous coûtera. Bon gros condensé de cynisme provocateur, difficile malheureusement de ne pas lui donner raison.

 

 

SOCIAL INTERACTION TRAINER

OùKonJoue : gamejolt | KiKiafé : Ryan Jake Lambourn
Keske sé : 7 minutes / Gratuit / Flash / À la souris seulement / Plein d’explosions / Le monde réel pour les nuls
Pour : IndiesVsPewDiePie
BDCL#3_SocialInteractionTrainer

Quand on aime beaucoup son ordinateur, la tentation de s’en contenter peut grandement nuire à ses capacités sociales. Si bien qu’à force, on en perd les mécanismes élémentaires qui permettent de vivre en harmonie avec le monde réel. Il devient difficile et insensé de parler du temps qu’il fait avec un inconnu, très ardu de se faire comprendre à la caisse d’un magasin. Pire encore, comment subvenir aux besoin de sa libido quand tous les codes du langage non verbal nous sont devenus étrangers ? Mais réjouissez-vous, Social Interaction Trainer est la solution à ces longs silences, ces maladroitesses et autres malaises qui vous ont valu la casquette du geek autiste et inadapté (Mais qu’on est toujours bien content d’appeler lorsque son navigateur web ne veut plus démarrar car criblé par les ad-bars que seul un illustre initié peut dégager).

À l’aide de la souris, diriger votre regard là où il devra se poser. Votre intelligence sociale sera éduquée à diverses situations, allant du dîner romantique, aux transports au commun. Social Interaction Trainer est drôle et très simple. Mais là où je l’ai trouvé génial, c’est dans la mise en évidence d’une problématique pas forcément banale. En effet, le jeu est très sévère et strict, ne manquant ainsi pas de vous pénaliser si vous restez le nez plongé trop longtemps dans un décolleté. Croyez-moi, vous allez échouer très souvent. On se retrouve donc rapidement à questionner ce qui nous semble pourtant naturel, exactement comme le ferait quelqu’un de vraiment inadapté. C’est un peu comme de vouloir contrôler sa respiration, et de finalement devoir réellement s’en occuper parce que ça ne veut plus se faire tout seul. C’est chiant. Social Interaction Trainer c’est un peu ça

 

 

FRAIL SHELLS

OùKonJoue : itch.io | KiKiafé : FromSmiling
Keske sé : 10 minutes / Gratuit / PC & MAC / FPS RP / La vie est triste
Pour : 7DFPSJAM
BDCL#3_FrailShells

Ah la guerre, cette grande colonie de vacances pour les adultes qui ont su cultiver leur âme d’enfant. L’occasion vivifiante de pouvoir jouer en extérieur, tout en étant déguisé. On s’y fait des copains, tout en faisant disparaître ses ennemis, pour la bonne cause évidemment. Et la poésie pardi  ! Quoi de plus envoûtant que le ciel d’une nuit glacée illuminé par les fracas pyrotechniques de bombardements improvisés. C’est sûr, la guerre ce n’est que de bons souvenirs dont il est difficile de se séparer.

Frail Shells commence un peu comme ça, et puis plus du tout. Car toutes les bonnes choses ont une fin. Une fois la guerre terminée, il faut retourner à la vraie vie, celle qui est chiante et où il n’y a personne à tuer. Mais les souvenirs restent tenaces. Ainsi, le joueur devra faire face à la résurgence impromptue des événements d’antan qui l’ont marqués. Quand je dis faire face, c’est un bien grand mot. Car la marge de manoeuvre demeure très réduite. Si bien que petit à petit, un sentiment d’impuissance s’installe, et grandit. Il n’y a rien à faire, juste subir. Si vous avez envie de savoir ce que ça fait de vivre avec un trouble de stress post-traumatique, jouez. Frail Shells parvient à distiller en quelques minutes seulement ce sentiment étrange d’un passé envahissant.

 

 

OH H1

OùKonJoue : 0hh1.com | KiKiafé : MartinKool
Keske sé : 5 minutes ou beaucoup plus si vous aimez ça / Gratuit / BrowserGame / PuzzleGame
BDCL#3_0hh1

Dans la vie il y a deux types de joueur du démineur. Ceux qui cliquent n’importe où et qui n’ont jamais compris ce qu’il fallait faire, et ceux qui méthodiquement calculent pourcentage et probabilités d’échouer. L’un joue à l’instinct, et éloigne viscéralement son pointeur de souris des cases comportant de gros chiffres, tandis que l’autre se réjouit de leur découverte. 0Hh1 est un jeu qui permet savamment à ces deux perspectives de se chevaucher. Tout d’abord, il est impossible d’échouer, donc on peut cliquer où on en a l’envie, frénétiquement. Mais une fois le tableau cliqué de partout, il faut quand même réfléchir. Heureusement le jeu est très sympathique et fort bien expliqué, il n’hésitera pas à nous montrer où est-ce qu’on s’est foiré. C’est parfait pour les fainéants comme moi. Oui vous l’aurez compris, je joue au démineur comme une merde.

 

 

HOLLOW KNIGHT

OùKonJoue : Kickstarter | KiKiafé : TeamCherry
Keske sé : Un joli trailer qui donne envie / Faut donner de l’argent / Metroid-Zelda Like / Les insectes ne sont pas tous nos amis

Construit à la Metroid, sur un univers 2d aux embranchements et raccourcis multiples, Hollow Knight se distingue par son ambiance aux petits oignons et son esthétique à croquer. Sombre, mais mignon quand même, les développeurs promettent une expérience certes difficile, mais toujours juste. Il va falloir faire preuve d’ingéniosité et de bons réflexes pour se tirer des faux pas qui prendront le joueur par surprise lorsqu’il s’y attendra le moins. Et puis merde, on peut se déplacer sur le dos d’un cafard tellement chou qu’il est impossible de le trouver répugnant. Est-ce que juste pour ça, Hollow Knight ne tient pas du génie  ?
BDCL#3_HollowKnight
Il reste 6 jours à Hollow Knight pour trouver les 10’000 dollars australiens qui manquent à la réussite de son kickstarter. Si le trailer vous a charmé et que vous êtes du genre à céder au financement compulsif, craquez.

 

 

S FOR SURFING

OùKonJoue : itch.io | KiKiafé : Gama (programmer) – Yadoob (art) – Lucas Maupin (audio)
Keske sé : 10 minutes / Gratuit / BrowserGame /DoodleJumpTroidé / Des dauphins
Pour : 7DFPSJAM
BDCL#3_SForSurfin

Le surf  ; de longs cheveux blancs, un short de bain bariolé, la gueule cramée par les rayons vivifiants d’une couche d’ozone en décomposition. Outre le sex-appeal qui émane de cette discipline sportive super cool, le surf permet aussi de dompter les vagues, histoire se s’adonner humidement aux joies de la glisse et de la baignade avec les requins. Difficile de reproduire toutes ces grisantes sensations dans un jeu vidéo me direz-vous. Je suis d’accord et ce n’est justement pas le but du jeu dont je vais parler.

Fini les grands espaces et les gencives irritées par l’eau salée, dans S for Surfing on joue à l’intérieur d’une gigantesque tour ayant pour fond un bassin de vagues joliment pixellisées. Mais pour de vrai on s’en fout, parce que sauf si vous êtes vraiment mauvais, votre planche à surf ne devrait pas rester dans la flotte très longtemps. En effet, c’est dans la verticalité que vous allez devoir briller. Dauphins et autres bouées de sauvetage flottent inexplicablement dans les airs et servent de trampoline à votre divine ascension. Autre point important ; S for Surfing se joue à la troisième personne, ce qui en fait une espèce de doodle-jump FPS bercé par une bande-son électro bien trippée. Après, le tout demeure assez déstabilisant. Entre les tricks, la visée approximative et la mécanique de jeu somme toute fondamentalement déroutante, difficile de faire son chemin jusqu’à l’objectif final : la lune. Mais c’est peut-être parce que je ne suis pas assez cool pour faire du surf.

 

 

HURT ME PLENTY (NSFW)

OùKonJoue : itch.io | KiKiafé : Robert Yang
Keske sé : 10 minutes / Gratuit / PC & MAC /le SM comme à la maison / Torse velu
Pour : Leap Motion 3D Jam | Via : KillScreenDaily
BDCL#3_HurtMePlenty
Le cul dans le jeu vidéo, c’est une thématique en pleine ébullition qui peine encore à trouver sa légitimité et à s’y distiller intelligemment. Heureusement, il y a des gens bien comme Robert Yang qui n’ont pas peur de se salir les mains, et de mettre les vôtres à contribution, littéralement.

Hurt me Plenty est un simulateur de fessée. Vous incarnez une maîtresse SM en séance de domination avec un jeune homme barbu au torse velu. Découpé en trois phases, le jeu reproduit fidèlement les procédures à adopter bien ancrées dans le milieu. Tout d’abord la phase de consentement, où le joueur et son partenaire se serre la main tout en se mettant d’accord sur les conditions de l’échange de pouvoir qui va être opéré: Soft/Hard, Sous-vêtements/ou à poil et finalement le safeword. Ensuite, on passe aux choses sérieuses. Selon les termes consentis auparavant, à vous de faire rougir le postérieur de votre partenaire en lui assénant les fessées qui le feront gémir de plaisir. Une fois que vous vous êtes bien amusés, ou selon d’autres événements que je vous laisserai le loisir de découvrir, démarre la dernière phase : l’aftercare. Une espèce de débriefing où votre soumis déballe ces sentiments et son appréciation sur la manière, adéquate ou non, que vous avez eue de lui claquer le postérieur.
BDCL#3_HurtMePlentyAfterCare
Initialement Hurt me Plenty a été développé pour la Leap Motion Jam et se jouait donc avec un périphérique permettant de détecter vos mouvements (kinect/wii style, toussa). Mais grâce au succès viral de ce simulateur original, le développeur a rajouté une version où il est possible d’y jouer à la souris. C’est évidemment moins rigolo, mais c’est bien aussi. Loin d’être anodin, ce petit détail a pour moi beaucoup d’importance. En effet, la plupart des jeux qui sortent actuellement et qui utilisent la détection de mouvement, se contentent d’exploiter cette nouvelle interface comme un gadget. Depuis un bon moment maintenant (et certainement en grande partie grâce à la Wii), détection de mouvement = partygame convivial rigolo. C’est pourquoi, d’en user pour traiter d’un sujet adulte plus épineux, rend ce simulateur encore plus croustillant.

Dans une interview donnée à KillScreenDaily, Robert Yang explique sa démarche. Pour lui, le medium du jeu vidéo ne se prête pas encore à la retranscription de toute la panoplie des émotions/sensations qui accompagnent les relations sexuelles ; la faute aux interfaces à notre disposition. Néanmoins, là où il demeure possible de progresser, c’est dans la manière très naïve dont la plupart des jeux actuels considèrent les scènes de sexe. Dans Mass Effect par exemple, le joueur a pour tâche de deviner les options de dialogue qui l’amèneront ensuite à regarder une cut-scene. Le sexe apparaît donc ici comme une récompense, provenant d’un effort unilatéral de la part du joueur permettant lors de son aboutissement à la contemplation passive de son désir. Robert Yang trouve cette approche maladroite, voir dangereuse. Considérer le sexe comme quelque chose qu’on obtient à la place de quelque chose qui se négocie ou qui se partage, paraît effectivement réducteur et peu représentatif des rapports sexuels en chair et en os. Enfin, Robert Yang clôture ses explications en ajoutant que le jeu vidéo a besoin d’une plus grande diversité dans la représentation des postérieurs ; des culs plats, des culs doux, des gros culs, il en faut plus. Jouer avec le cul d’un homme, ce n’est que le début. On se réjouit donc de voir la suite.

Voilà, chocobisous.