ÉPISODE #7: ÉPISODE SEPT.

Il y a des jours comme ça, où une énergie (bien)venue au milieu de nul part me donnerait la force de sauter à la jugulaire d’un T-rex pour le faire trépasser. Typiquement le genre de jours où je m’autorise à rédiger une introduction qui n’a aucun rapport avec le reste de l’article.

SKULLZ

OùKonJoue: itch.io | KiKiafé: PizzaMakesGames
Keske sé: 15 minutes / Gratuit / Flash / Retro Indie Adventure LSD Game
BDCL7_Skullz
Skullz consiste en un tas de pixels à l’agencement esthétique relativement inégal, dont le plus grand attrait est de nous ballader, dans le temps, l’espace et les méandres torturés de son scénario bien barré.

Construit comme une espèce de fiction un tantinet interactive, on comprend rapidement que nos choix n’ont que peu d’impact. Tout au plus, on s’essaie à toutes les options jusqu’à enfin trouver la bonne solution qui nous permet d’avancer, ou du moins jusqu’à en avoir l’impression. Étonnement, cette apparente pauvreté n’est pas un défaut. Au contraire, celle-ci fait écho à la thématique principale du scénario qui est d’être perdu dans un monde sans issue, piégé. Il s’agit donc bel et bien d’un partie pris assumé, que d’ailleurs quelques personnages du jeu ne manqueront pas de relever non sans une once d’ironie.

De l’humour, il y en aura à de multiples reprises, disséminé ça et là entre différentes révélations et autres rencontres étonnantes. Croyez-moi, impossible de prévoir ce qui vous attend, et pourtant rien de véritablement abracadabrant. Mais le Le jeu ne se perd pas, demeure consistant dans son propre délire incohérent. On a envie de le comprendre, d’aller jusqu’à son bout. Skullz est un de ces jeux faussement interactif, mais à la différence d’autres, c’est ce qui lui donne du sens.

 

 

ANIMAL PUNCHER

OùKonJoue: newgrounds.com | KiKiafé: Austin Breed
Keske sé: 10 minutes / Gratuit / Flash / Frapper des animaux
Via: Oujevipo
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Au début, j’ai choisi de vous parler d’Animal Puncher parce que je crevais d’envie de poster le screenshot du jeu où l’on découvre un chat agonisant. C’était trop web-versif pour résister. Mais pour le reste, je ne parviens pas à me décider, alors je vous laisse trancher.

  1. Ironique et grinçant, Animal Puncher vous aspire dans son vortex stupide en vous proposant de tabasser gratuitement de mignonnes petites créatures de la forêt. Le jeu ne requiert que l’utilisation de 4 touches et un minimum de concentration. Les petites scénettes narratives tendent à porter le scénario vers une parodie d’un skyblog émo d’adolescent mal dans sa peau qui porte sur le monde un regard sombre, réminiscences d’un choc post-traumatique jamais digéré. Du coup, la bêtise du scénario n’est que grandissante et devient prétexte à de petites diversités dans les phases du jeu qui n’en deviennent que plus croustillantes, car plus malsaines. Une parodie réussie, peut-être même un peu trop.

  2. Maladroit et timide, Animal Puncher est une bonne idée avortée. Son titre laissait pourtant rêver à une expérience malsaine toute taillée pour faire vomir de dégoût les extrémistes de la PETA. Malheureusement non, à la place d’un défouloir odieux, Animal Puncher se justifie dans une trame narrative ridicule qui accumule les clichés sous forme de flashbacks et autres dérapages névrotiques grotesques. C’est presque du gâchis. Le style paintesque et quelques autres bonnes surprises annonçaient pourtant du bon. Mais que nenni, le dernier mot est laissé aux bons sentiments et à une morale bienséante inutile. Dommage.

 

 

SUPER PSTW ACTION RPG

OùKonJoue: newgrounds | KiKiafé : Rhete
Keske sé: 5 minutes / Flash / Gratuit / Le RPG que vous pouvez finir aujourd’hui
Via: Dr. Romain Guiet
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Le genre du RPG “oldschool” m’apparaît comme fondamentalement rebutant. En général, ça se résume en un gros fouillis de personnages qui parlent entre eux, sporadiquement interrompus par des combats aux système complexes et peu intuitifs. Ce schéma grotesque aura de plus le bon goût de vous coûter des dizaines d’heure de votre précieux temps, alors que c’est le même sempiternel dénouement qui vous attend : Tuer le grand méchant pour sauver le monde.

Heureusement, Super PSTW Action RPG existe et vous offre la possibilité de vivre le condensé express de cette expérience en l’espace de cinq petites minutes. C’en est complètement hilarant, car absolument tout y est. Sisi, TOUT. En extirpant tout ce qui fait la substance du RPG pour y substituer son extrême opposé, SPSTWARPG (Ahah) parvient à parodier le genre avec brio et un humour décapant. La remarquable fluidité dont il fait preuve n’y est certainement pas étrangère.

Attendez, ce n’est pas fini ! Fort de son succès mérité, le jeu a su générer de fulmineuses réactions de la part de passionnés qui voyaient en lui une véritable insulte au genre. L’une des reviews a particulièrement marqué les esprits, tant son auteur se montrait furieusement outré par la démarche, visiblement insensible au principe même de l’ironie. Si bien que de petits malins ont décidé d’en faire une vidéo, dans laquelle le discours du malheureux se voit narré et animé. Je sais, c’est mal de se moquer, mais là ça serait sérieusement dommage de s’en priver.

CLASSROOM AQUATIC

OùKonJoue : Steam | KiKiafé : Class Aquatic
Keske sé : 15 minutes / Démo gratuite / Oculus Rift friendly / GlouGlou
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L’Oculus Rift, c’est de multiples promesses pour le jeu vidéo. La promesse d’expériences immersives, dans lesquelles il sera possible de se perdre, au sens propre comme au figuré. La promesse d’univers tangibles, dans lesquels nous pourrons nous plonger tout entier afin de vivre pleinement des aventures qui s’annoncent autant intenses qu’épiques. Du coup, quand un jeu développé principalement pour l’Oculus Rift se moque éperdument de toutes ces promesses, ça devient intéressant.

Classroom Aquatic est un jeu très jouissif à pitcher. En effet, vous y incarnez un dauphin placé à la suite d’une malencontreuse erreur dans une école pour mammifères marins surdoués. Pour survivre au milieu de cette faune au QI sur-développé, il vous faudra tricher. Pendant les examens, à vous de lorgner entre les nageoires de vos camarade de classe afin de copier leurs bonnes réponses aux questions, tout en prenant bien soin de ne pas vous faire pincer.

Au-de-là de son décorum génialissement absurde, Classroom Aquatic peut se targuer d’être une excellente idée. En effet, il s’agit principalement d’un jeu d’observation, dans lequel le joueur ne doit pas se déplacer mais surtout regarder autour de lui. Il n’y a actuellement pas de meilleure mécanique imaginable pour profiter simplement et intelligemment d’un Oculus Rift sans se cogner à une foule de problèmes liés au principe même de la réalité virtuelle.

Son kickstarter a réussi au mois de mars de l’année passée, à une hauteur de 30’000 dollars et le jeu définitif est annoncé pour mai 2015. Mais bonne nouvelle ! La démo est disponible sur Steam et il est même possible de s’y essayer au clavier et à la souris. Bien sûr, l’intérêt en devient très limité, mais ça donne envie de s’y essayer avec un Oculus sur le nez.

 

 

REDSHIFT BLUESHIFT

OùKonJoue : itch.io | KiKiafé : x01010111
Keske sé : 7 minutes / 2 dollars / PC, Mac / Multiplayer local 2 joueurs / Pong et pew, pew, pew
RedshiftBlueShift
Le clonage, tout un concept qui éveille en moi foison d’images et de sentiments hétéroclites, telles que la chèvre qui n’veut pas rester sage, ou de la science-fiction de pseudo anticipation, un peu comme dans le film pokemon Mewto contre Mew. Après en terme de jeu vidéo “pur”, le clonage c’est bien moins folichon.

Regardez par exemple Flappy Bird, porté par un succès difficilement explicable jusqu’en tête des ventes d’une multitude de régions, le phénomène a suscité de multiples convoitises. Il suffit de se ballader un peu sur les shops pour se rendre compte de la quantité honteuse de titres qui le copient presque trait pour trait. Les clones, ça pue.

Heureusement, il y a les réinterpétations. L’idée est ici pleinement assumée : s’inspirer de ce qui a fait le succès ou l’intérêt d’une production, et le détourner pour produire quelque chose de nouveau mais qui garde en un endroit la trace de son ancêtre. Pari pleinement réussi pour Redshift Blueshift, ou devrai-je dire Pong 2.0, spatial shoot edition.

Deux vaisseaux contrôlés chacun par un joueur différent se déplacent horizontalement, et doivent faire rebondir une balle sur la partie supérieur de l’écran. Le joueur qui la rate et la laisse passer par le bas perd, et concède ainsi un point à son adversaire. Des power-ups apparaissent aléatoirement sur la surface de jeu, et libres à vous de les exploser ou pas pour bénéficier de leurs effets positifs, ou pour handicaper votre adversaire. Très simple en apparence, tout comme son aîné, Redshift Blueshift peut néanmoins se targuer de proposer un gameplay rapidement accessible qui demeure agréable à jouer, pour se tirer la bourre entre potes sans se prendre la tête. Comme Pong quoi, mais sans en être un clone débile qui n’a rien d’autre à dire.

Voilà, chocobisous.