Kirby Planet Robobot

Lorsqu’il s’agit de jeu de plateforme on a pris, à juste titre, l’habitude d’aduler Mario. Une attitude beaucoup trop mainstream pour mon petit coeur de hipster. Je me réclame donc de l’école Kirby. La petite boule rose volante sous ses airs choubidou est un véritable punk du jeu de plateforme. Il réfute totalement le principe du saut en voletant impunément au-dessus du danger et change de gameplay quand ça lui chante. Kirby, c’est plus fort que toi.

A sa sortie, j’avais testé le premier Kirby de la 3DS pour un journal de la région. Ma conclusion avait été claire: « Avec son air rondouillard et débonnaire, Kirby est une série trop souvent mésestimée. Cet épisode nous prouve une nouvelle fois, si nécessaire, que sous cette gueule d’ange se cache un redoutable monstre de créativité. ». En gros, range ton Mario et apprécie le génie rose. Cet épisode avait tout compris à la plateforme 2.5D pourvue d’un effet de profondeur. Chaque niveau redoublait d’imagination pour user des propriétés de la 3DS. Mon exemple favori étant celui des ennemis invisibles au premier plan qui se faisaient trahir par la présence de miroirs aux deuxième plan. J’avais tellement aimé l’inventivité dont avait fait preuve HAL Laboratory sur ce titre qu’après avoir rendu ma critique j’avais écumé le jeu de fond en comble. Autant dire que je fondais de grands espoirs sur Kirby Planet Robobot. Malheureusement de grand espoirs impliquent souvent de grandes déceptions.

Kirby

Pour cette nouvelle itération 3DS, Kirby se paie un robot. Et ce sera là le début de ma déconfiture. Ses spécificités sont exploitées majoritairement pour un ensemble de puzzles sympathiques mais très peu pour l’aspect plateforme. Pourtant, contrairement aux autres épisodes de la série, le robot impose à Kirby une précision dans les sauts car le vol n’est plus possible au sein de cette carcasse de métal. Une spécificité peu ou pas exploitée, sûrement pour des raisons liée au public au quel se destine le jeu. Il serait risqué de corser les choses pour le petit Louis. Sa maman n’apprécierait pas qu’il jette sa 3DS dans son potage. Si en soi ce n’est pas un drame, il n’empêche que pour le reste on navigue malheureusement en terrain connu. Planet Robobot recycle un grand nombre des bonnes idées de son prédécesseur sans jamais réussir à nous surprendre réellement.

L’autre conséquence désastreuse de ce robot sur ma bonne humeur: son manque caractéristique de choutitude. Kirby trône depuis des années au sommet de mon échelle personnelle des univers mignons tout plein. Chaque personnage ou élément de décor semble se battre pour m’arracher des exclamations attendries. Mon coeur fond en permanence à la vue de leur mine rondouillarde et de leur animation sucrée. Seulement cette fois, l’univers informatique engendré par le thème robotique file un sale coup à la direction artistique. L’aspect froid de la féraille se conjugue très mal avec la douceur du monde de Kirby. Résultat: j’ai eu l’impression désagréable de retourner dans une maison cambriolée au lieu de mon confortable petit chez moi rose et bariolé.

A nouveau, je constate avoir dépeint un tableau bien sombre. Kirby Planet Robobot n’est pourtant de loin pas un mauvais jeu, il souffre simplement de la comparaison avec son aîné. Il ne retrouve malheureusement ni son inventivité, ni sa douceur. Je ne peux donc que vous recommander de vous pencher sur Kirby Triple Deluxe si vous ne l’avez pas déjà fait, car comme chacun sait il est très difficile de se contenter du bien quand on a connu le mieux.