Pony Island

Dans la vraie vie, on a tous un(e) pote ou une connaissance dont la particularité est d’être atypiquement unique. Il s’agit le plus souvent d’une personne qui a pour viscérale habitude de (ré)agir de manière étonnante, d’une façon dont lui seul a le secret. La plupart du temps, lorsque l’envie vient de commenter ses dernières prouesses, il suffit d’évoquer son nom et de hausser les épaules pour marquer avec un certain respect l’extraordinaire incompréhensible de ses comportements: « Que veux-tu, c’est Jean-Daniel ». Certes rattaché à notre existence, JD n’en demeure pas moins d’un autre monde.

Mon JD vidéo-ludique du début de cette année a pour titre Pony Island. Un nom au pouvoir évocateur fort, dégoulinant de niaiserie et de guimauve. Très vite cependant, les vertes collines parsemées de fleurs multicolores et les mélodies enfantines se verront corrompues par des révélations sataniques et autres éclatements du 4ème mur. Il est comme ça JD, quand il a décidé de délirer, il y va à donf.

 

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Une phase de jeu problématique pour les joueurs dotés d’une capilosité rousse.

Si bien qu’assez rapidement on ne sait absolument plus à quoi s’attendre, car tout paraît possible. JD s’est vraiment bien lâché, on ne sait plus vraiment ce qui tient du jeu, du mini-jeu, si on a emprunté un chemin narratif optionnel ou s’il y avait une autre manière de progresser. Le début du jeu est vraiment réussi de ce côté-là, il excelle à nous déstabiliser, sans pourtant nous perdre. L’envie de progresser afin de découvrir jusque dans quel délire JD va nous emmener ne m’a pas quittée d’un ïota. Certes, en son milieu, certaines phases du jeu tendent à se répéter un chouïa, amenuisant ainsi la soif de découverte. Mais qu’à cela ne tienne, JD parvient toujours à y disséminer des petites trouvailles fantastiques qui m’ont littéralement fait m’exclamer devant mon écran. Sacré JD. L’envie de vous en donner un avant-goût m’a par ailleurs titillée, mais ce serait vous priver bêtement de leurs découvertes, anéantissant ainsi leur délicieux effet.

 

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Ce ne sont pas les phases de jeu d’apparence plus spectaculaires qui font l’intérêt du jeu.

Pourtant dans le fond, JD n’a rien fait de véritablement extraordinaire. Pony Island pourrait se résumer à une suite de petites phases d’action et de puzzles, certes inventifs et surprenants, mais qui dans l’absolu, n’ont rien de très trépidant et de révolutionnaire. Mais que voulez-vous, c’est fait à la mode JD, et du coup, c’est pas pareil.

Pony Island est un ovni autant foufou que divertissant. Cohérent dans son délire qui ne se souffre que de peu de limites, il réserve à quiconque osera s’y aventurer une multitude de bonnes surprises. Que voulez-vous, ce bon vieux JD on en fait pas deux des comme lui, et c’est pareil pour Pony Island. C’est aussi pour ça qu’on l’aime, non?

 

Site officiel : pony-island.com | Acheter Pony Island sur Steam