Rocket League

Je crois n’avoir jamais refusé de jouer. Que ce soit une partie de badminton, de Puissance 4 ou de Towerfall Ascension, j’accoure toujours aussi vite que mes fesses coincées dans le canapé me le permettent. Pour comprendre mon empressement à quitter ma douce forteresse de coussins molletonnés, il faut chercher le point commun entre ces lointains cousins : opposer au moins 2 joueurs dans une lutte fratricide pour la victoire. Néanmoins, je ne recherche que peu le succès. Non, la finalité de ces jeux reposent dans la confrontation ; donner le meilleur de soi, d’égal à égal, quelle qu’en soit l’issue. C’est cela que j’aime dans un match. D’ailleurs toutes les excuses sont bonnes pour faire émerger l’affrontement et le jeu, celui qui s’écrit avec un petit « j » comme ces gamineries fugaces qui commençaient la plupart du temps en rentrant de l’école ou une bouteille PET traînant négligemment près d’une poubelle, devenait le sujet d’un fabuleux duel. De la simplicité enfantine de ces batifolages, j’ai gardé un goût pour la pureté des règles. Le moins est l’ami du mieux. En ce sens, Pong avait déjà tout compris avec ses 2 directions et son objectif on ne peut plus basique : « fouter moi ce pixel au fond ». 43 ans plus tard, Psyonix nous refait le coup avec Rocket League en singeant non pas le ping-pong mais le football.

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Règle numéro 1: toujours garder le contrôle de son véhicule

Tout commence par des voitures se faisant face à équidistance d’une balle, un décompte de 3 secondes et c’est parti. S’ensuit alors un combat acharné de 5 minutes pour toucher la grosse pelote avant l’adversaire et peut être la caser dans ce maudit but qui semble toujours vous échapper. Voilà donc Rocket League. Ni plus ni moins. N’attendez pas autres choses de lui. Les parties feront toujours 5 minutes et l’objectif primaire sera toujours de placer un amas de pixel sphérique à l’intérieur d’un rectangle mural.  Mais qu’est-ce que c’est bon ! En effet contrairement à son illustre ancêtre et à certains des derniers rejetons labellisés « couch co-op » (en tête Samurai Gunn et Nidhogg) ce jeux de foot se paie le luxe d’avoir une véritable profondeur de gameplay et une marge de progression énorme sans être écrasante. Lors des premières parties, on suit la balle à la trace cherchant la moindre occasion pour l’envoyer loin de son goal. Petit à petit on se rend compte qu’il vaut souvent mieux se tenir à une distance raisonnable, observer ses adversaires et faire surgir le renard des surfaces qui dort en vous en assénant un contre meurtrier lorsque l’adversaire commet l’erreur de trop. Et puis, il suffit qu’un joueur vous lobe nonchalamment depuis son propre camp et vous force piteusement à regarder le ralenti d’après but, pour que vos belles convictions soient toutes ébranlées.

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Le mur, un ami qui vous veut du mal

On comprend alors qu’il faudra surtout beaucoup d’instinct, d’observation et d’anticipation pour maîtriser toutes les subtilités de Rocket league, chaques actions irréfléchies pouvant être fatales. D’autant plus que la palette de mouvement et loin d’être limité. Votre voiture  possède un boost dont la gestion sera capitale pour revenir en défense ou monter en attaque au bon moment. Mais elle peut également  sauter à plusieurs niveaux selon votre vitesse, voir voler dans ce que le jeu appelle rocket jump. On atteint alors des sphères de skills qui dépassent de très loin mon entendement. Rajouté encore à cela des mini boost illimités qui vous propulsent dans la direction choisis, qui sont capitals pour les frappes et les sauvetages sur la ligne et vous comprendrez bien que pour un que pour un jeu arcade, il y’a une certaine notion de finesse dans le pilotage. Cerise sur le gâteau le gameplay se réinvente entre les modes 1V1, 2V2 3V3 et même 4V4. Si le 4V4 n’existe que pour le fun d’une confrontation foutraque et décomplexée et le 1V1 n’a qu’un intérêt ludique limité, les deux autres modes sont taillé pour l’e-sport et l’élaboration de stratégie. Passe, centre, réception, replis défensif,… tout y est.

Ceci dit, malgré sa relative profondeur, la prise en main est direct: on s’amuse, vite, beaucoup et longtemps. Rocket League a donc tout ce que j’aime : un duel d’égal à égal d’une une simplicité enfantine où le meilleur gagne le plus souvent. La marque des grand jeux avec un petit « j », qu’on se le tienne pour dit.