Brawl Stars

Dans la catégorie « les mobas pour faire caca », j’appelle Brawl Stars. Supercell continue sa traduction du moba sur mobile. Après le système de « Lanes » avec Clash Royale, c’est au tour des joies du team fight de se voir remixées pour les écrans tactiles.

Supercell, c’est Clash of Clan. Supercell, c’est un système de monétisation brisant l’équilibrage. Supercell, c’est un univers visuel pas très courageux. Mais Supercell c’est aussi des jeux fantastiquement bien finis et surtout des game designers hors pair. Contrairement à des Farmville où le jeu est entièrement construit autour de la monétisation, les jeux Supercell ont un petit coeur qui bat sous leurs atours free-to-play. Et Brawl Stars comme Clash Royale avant lui est un petit morceau de génie quand il s’agit de ses systèmes.

Quand on parle d’adaptation d’un gameplay sur téléphone, la première angoisse est toujours d’ordre tactile. Ma hantise personnelle: le stick virtuel. Dix ans que ca ne fonctionne pas pour des raisons évidentes mais tous un tas de developpeurs sans imagination semble trouver ça tout a fait convenable. On devrait forcer ces gens à jouer à Street Fighter au clavier pour le restant de leur jours. Heureusement, Supercell nous a pondu des contrôles aux petits oignons pour Brawl Stars: on tape n’importe où sur l’écran pour y envoyer notre personnage, on glisse dans la direction désirée pour tirer et un gros bouton au bas de l’écran sert à lancer le pouvoir spécial (« ult » pour les intimes).

Alors évidemment, dans cette configuration on oublie les quatre pouvoirs standards et le gros ultime des brawlers traditionnels. Chaque personnage ne possède qu’une attaque soumise à un cooldown et un pouvoir spécial se remplissant au fil des coups au but. On pourrait croire au premier abord que cela réduit drastiquement les possibilités mais « que nenni » comme dirait l’autre. Premièrement, chaque personnage a un couple attaque standard et spéciale suffisamment différencié des autres pour créer de nombreuses configurations stratégiques différentes. De plus, Brawl Stars travaille principalement ses variations autour de ses arènes et ses modes de jeu.

Actuellement, le jeu possède 4 modes aux règles très distinctes  usant chacun de façon différente des capacités des personnages. Certains vont encourager le combat de groupe, d’autres les petites escarmouches ou encore l’attaque surprise. Les cartes elles comportent trois variateurs principaux: les herbes hautes dans lesquelles notre personnage disparait, les points d’intérêts (spawn d’objet à récupérer, coffre à détruire, etc…) et des décors entièrement destructibles. Ces derniers sont tout particulièrement bien vus puisqu’ils ont de fortes dynamiques avec les pouvoirs spéciaux des personnages car seule une poignée d’entre eux permet la destruction. Quand on sait que le système de vies permet de se soigner en restant à l’abri quelque secondes, il devient crucial de savoir qui peut menacer cet abri et quand.

Pour terminer, quelques mots sur la structure générale plutôt maline du jeu. Si on reste face à un free to play, son agencement est plutôt bien pensé dans le sens qu’il n’amène pas seulement le joueur à dépenser des sous mais aussi à varier les modes de jeux et les personnages. A la Nintendo, les maps ne sons pas en libre-service mais soumises à un tournus. Suivant la progression dans le jeu, 2 à 4 possibilités sont disponibles. Chaque option dispose d’un nombre de crédit alloué. A chaque partie, en fonction de ses victoires, défaites et actions spéciales (joueur du match, montée en niveau), le joueur va extraire ces crédits. Une fois la map vide, il est toujours possible d’y joueur jusqu’au prochain tournus mais plus aucun crédit n’y sera gagné, incitant ainsi le joueur à explorer une autre map/mode de jeu disponible. Quant aux personnages, c’est la progression générale qui encourage à l’expérimentation puisque le niveau général du joueur (dans les classements) est calculé en fonction du nombre de couronnes possédé par l’ensemble de ses héros (comme dans Clash Royale, les couronnes se gagnent et se perdent au fil des victoires et défaites).

Vous aurez compris après cet article beaucoup plus long que je ne l’aurais voulu que Brawl Stars propose un game design d’un équilibre redoutable et diablement bien pensé pour son support. On en vient donc encore plus à regretter les héros améliorables contre pièces sonnantes et trébuchantes qui viennent troubler l’équilibrage tant qu’on n’a pas « maxé » nos personnages favoris. Enfin, si c’est la seule concession à faire pour que Supercell continue à m’émoustiller avec ses designs brillants ces prochaines années, je ne leur en tiendrait pas rigueur.